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Nairobi: le centre commercial sous contrôle, des Américains et une Britannique membres du commando armé

   ATTENTION – ajoute confirmation de la présence d’Américains et d’une Britannique parmi les assaillants ///

  NAIROBI, 24 sept 2013 (AFP) – Les forces spéciales kényanes ont passé au
peigne fin dans la nuit de lundi à mardi les étages du centre commercial
Westgate de Nairobi, après en avoir repris le contrôle, trois jours après
l’attaque lancé par un commando islamiste comprenant dans ses rangs des
Américains et une Britannique.

   Le siège du bâtiment, l’un des centres commerciaux les plus huppés de la
capitale kényane, avait commencé samedi à midi, après l’assaut à la grenade et

à l’arme automatique mené par un groupes d’islamistes liés aux insurgés

somaliens shebab. En 60 heures, au moins 62 personnes ont été tuées, autant

sont encore portées disparues, et près de 200 blessées.
La ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a confirmé
lundi soir sur la chaîne de télévision américaine PBS la présence au sein de
ce commando armé de deux ou trois Américains et d’une Britannique.
La ministre a indiqué que cette Britannique avait déjà commis des actes
terroristes similaires « à de nombreuses reprises ». La police kényane avait
affirmé plus tôt lundi étudier les informations selon lesquelles la

Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d’un des kamikazes des attentats du 7
juillet 2005 à Londres, serait « impliquée ».

En ce qui concerne les Américains, a précisé la ministre, ce sont « de
jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (…) d’origine somalienne ou arabe, mais
qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit ».
Selon les autorités kényanes, trois assaillants sont mort lundi. Mais le
sort des autres membres du groupe restait inconnu tôt mardi matin.

   Le carnage a été revendiqué par les insurgés islamistes somaliens shebab,
qui disent agir en représailles de l’intervention militaire kényane en Somalie
lancée fin 2011.

« Nous contrôlons le Westgate », avait déclaré peu avant minuit le ministère
de l’Intérieur sur son compte Twitter.

   « Nos forces passent au peigne fin un étage après l’autre, à la recherche
des personnes qui auraient été oubliées », a ajouté le ministère. « Nous pensons
que tous les otages ont été libérés ».
Un peu plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Manoah Esipisu, avait
affirmé que les forces spéciales kényanes ne rencontraient plus aucune
« résistance » dans le bâtiment.

Les forces de sécurité avaient lancé plusieurs assauts pour tenter de venir

à bout du commando.
Lundi encore à la mi-journée, un journaliste de l’AFP a entendu de fortes
explosions et des « tirs nourris » dans le Westgate, avant que d’épais nuages de

fumée noire se s’en échappent.

   Dans la journée, un membre des forces spéciales kényanes ayant participé
aux combats a raconté la difficulté de l’intervention, parlant d’une partie de
« cache-cache » avec les islamistes dans les magasins du vaste centre
commercial, dont les alentours restaient bouclés et interdits d’accès aux
journalistes.
Les assaillants « ont brûlé des matelas pour faire diversion, ils ont essayé
de s’échapper », a de son côté déclaré le chef de l’armée kényane, le général
Julius Waweru Karangi.

Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 10 suspects ont été arrêtés

« pour interrogatoire », sans plus de détail.
Samedi au moment de l’attaque, ce centre commercial de luxe, détenu en
partie par des Israéliens, était bondé de Kényans et d’expatriés.
   Selon une source sécuritaire, des agents israéliens sont intervenus aux
côtés des forces kényanes pour tenter de secourir les personnes encore prises
au piège. Dimanche en fin de journée, le président kényan Uhuru Kenyatta avait
aussi indiqué avoir reçu des offres d’aide de plusieurs « pays amis », tout en

assurant que l’opération restait pour l’instant une « opération kényane ».

   Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, six Britanniques, un
Sud-Africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien, deux Indiens et
deux Canadiens ont été tués dans l’attaque, ainsi qu’un célèbre poète et homme
d’Etat ghanéen, Kofi Awoonor.
   Le commando islamiste a pénétré samedi à la mi-journée dans le centre
commercial, ouvrant le feu à l’arme automatique et lançant des grenades sur
les clients et les employés du centre. Des heures durant, les rescapés ont
émergé au compte-gouttes du bâtiment, au fur et à mesure de la lente
progression des forces de l’ordre.

Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une

attaque-suicide d’Al-Qaïda en août 1998 contre l’ambassade des Etats-Unis, qui
avait fait plus de 200 morts.
Des intérêts israéliens au Kenya ont déjà été la cible d’attaques
revendiquées par Al-Qaïda: en 2002, un attentat suicide contre un hôtel
fréquenté par des touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois
Israéliens près de la ville côtière de Mombasa. Presque simultanément, un
avion de la compagnie israélienne El Al avec 261 passagers à bord avait
échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.
L’anxiété des proches
Selon des témoins, les agresseurs ont « tiré dans le tas » samedi à Westgate.
D’après un employé du centre commercial, Titus Alede, « ils ont dit +vous avez
tué notre peuple en Somalie, c’est à votre tour de payer+ ».
   Dans une capitale connue comme le « hub » de l’Afrique de l’Est, où vivent de
nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, le Westgate était
régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de
groupes liés à Al-Qaïda comme les shebab. Ouvert en 2007, le bâtiment compte
restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui
attirent des milliers de personnes chaque jour.

Le président américain Barack Obama a déploré lundi « une terrible tragédie »
et offert son aide au Kenya.
La classe politique kényane a elle appelé à l’unité face à la crise.
Et le vice-président William Ruto a obtenu de la Cour pénale internationale

de pouvoir rentrer dans son pays pour gérer la situation. M. Ruto comparaît
depuis le 10 septembre à La Haye pour son rôle présumé dans les violences
politico-ethniques qui avaient suivi les élections kényanes de fin 2007 et
avaient fait plus de 1.000 morts.

 

 

 

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