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Samy Tolédano , Le Français poignardé «se sentait enfin chez lui» en Israël

Agressé lundi, Samy Tolédano est en soins intensifs depuis. Né au Maroc, le septuagénaire avait fait son «alyah» il y a quelques semaines car il ne se sentait plus en sécurité dans l’Hexagone

Deux jours après les attentats à l’arme blanche de Rishon-LeZion (grande banlieue de Tel-Aviv) et de Natanya (une station balnéaire à forte population francophone), les médias israéliens continuent à dénoncer la tentative de lynchage, par une foule surexcitée, des assaillants palestiniens.

Ils s’intéressent aussi au sort de Rachel Eisenkot, l’octogénaire poignardée dans le dos à Rishon-LeZion, puisque aucun des nombreux témoins présents sur place n’a pris le temps de s’occuper d’elle. La vidéosurveillance montre au contraire que les gens l’ont volontairement enjambée pour aller molester le Palestinien encerclé un peu plus loin.

En revanche, on trouve très peu d’informations sur Samy (Schmouel) Toledano, le septuagénaire français poignardé quelques heures plus tard à Natanya alors qu’il traversait la rue avec son épouse, Rivka (prénom hébraïque). Parce que, contrairement à celui d’Eisenkot, qui multiple les interventions dénonçant les lyncheurs, l’entourage du Français refuse de s’exprimer publiquement.

«Gens calmes et sans histoires»

Selon la porte-parole de l’hôpital Laniado à Natanya, le Français est arrivé aux urgences «conscient mais en situation critique». Depuis lors, son état a été stabilisé mais il se trouve toujours aux soins intensifs et personne ne prétend qu’il est tiré d’affaire. «C’est prématuré», dit-on à l’hôpital.

Les époux Toledano ont émigré en Israël il y a quelques semaines à peine parce qu’ils pensaient s’y trouver plus en sécurité qu’en France. L’attentat de l’Hyper Casher a été l’élément déclencheur de leur «alyah» («montée» vers Israël). Mais, avant cela, Samy et son épouse, ébranlés par la multiplication d’actes antisémites dans l’Hexagone, avaient, dit-on, souvent affiché leur malaise grandissant. Un trouble qui les a poussés, comme beaucoup d’autres, à s’installer à Natanya pour y vivre une retraite ensoleillée.

«Ce sont des gens calmes et sans histoires, affirme un voisin contacté par téléphone. Samy s’est toujours déclaré « heureux » de s’être installé en Israël. Il déclarait qu’il se sentait « enfin chez lui » et qu’il ne rentrerait en France sous aucun prétexte.»

Né au Maroc en 1944, Samy Tolédano a connu une première tragédie à l’âge de 10 ans lorsque son frère David a été assassiné par des gens du cru en raison de ses origines juives. Ses parents et lui se sont alors enfuis en France où le futur habitant de Natanya a fondé une famille. Les trois enfants de Samy Toledano sont attendus ce mercredi à l’hôpital Laniado, où les visites succèdent aux visites. Outre la maire de Natanya, Myriam Fierberg, des rabbins et des représentants de la nombreuse communauté franco-israélienne de la ville y défilent à toute heure de la journée. Dans la foulée de cet attentat, plusieurs dizaines de rabbins ont par ailleurs publié un appel à la restauration de la peine de mort pour les terroristes.

Nissim Behar à Tel-Aviv

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