L’ancien chef du Mossad Meir Dagan et l’ancien chef d’état-major de Tsahal, Gabi Ashkenazi ont admis avoir refusé les ordres de Netanyahu quand il réclamait des frappes contre l’Iran. Pour Dagan, il s’agissait d’un ordre « illégal » – un ordre « finalement jamais délivré. »
Ces revendications quelque peu contradictoires ont été faites au cours d’un débat houleux, à la conférence annuelle du Jerusalem Post à New York, avec la chroniqueuse du journal, Caroline Glick. Cette dernière furieuse de ce qu’elle vient d’entendre, a ridiculisé Dagan…
« En 2010, selon un reportage de 2012 diffusé dans l’émission israélienne Uvda, nous avons appris que ces deux messieurs [ndlr: Dagan et Ashkenazi] ont refusé une frappe imminente contre les installations militaires iraniennes » a commencé Glick.
« Parce que l’ordre était illégal » a alors ajouté Dagan…
« Vous en aviez reçu l’ordre par le cabinet de sécurité » ajoute alors Glick, coupé par Dagan: « vous n’y étiez pas, vous ne savez de quoi il en ressort. C’était le premier ministre, sans l’autorisation du gouvernement… »
Glick, très en forme, détruit alors Dagan: «n’aviez-vous pas apporté avec vous votre expertise juridique pour déterminer si oui ou non le Premier ministre d’Israël et son ministre de la Défense ont le droit d’ordonner à l’armée de prendre des mesures de défense nationale ? Nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Nous ne serions pas confrontés à une situation où aucune coalition internationale ne sera construite. Où maintenant nous voyons les États-Unis aller de l’avant pour conclure un accord sur le nucléaire avec Téhéran, accord qui leur permettra d’acquérir la bombe… »
S’en suit une ovation du public… Et une réponse minable de Dagan « j’ai pas peur des iraniens, des palestiniens syriens, des égyptiens, [etc], vous pensez que je puisse avoir peur de quelqu’un dans cette salle ? »
La vidéo suivante ne montre qu’une partie de cette scène… Pour en avoir un meilleur aperçu,préférez ce lien.
Suite aux débats, Ashkenazi a expliqué que la journaliste était « stupide » – avant de s’excuser, il ne voulait pas être « insultant. »
Dans une interview avec la chaîne israélienne 10, après le débat, Dagan a décrit la réunion dans laquelle lui et Ashkenazi auraient refusé les instructions de Netanyahu:
« Le Premier ministre a demandé de sonner la réserve des soldats. Nous lui avons expliqué que l’une des significations que cela pourrait entraîner, est que l’ennemi remarquera l’état d’alerte élevé dans lequel l’Etat d’Israël entrera… Et l’ennemi entrera alors à son tour en état d’alerte. Dès cet instant, même si nous ne voulons pas d’une attaque, même si nous ne voulons rien, nous sommes dans une réalité dans laquelle la boule de neige roule et vous ne savez pas où elle ira. A la fin de la réunion, le premier ministre n’a plus fait de demande de ce type » , a affirmé Dagan.
