Israël en guerre : le contrôleur d’État prévient que Jérusalem est sous la menace d’une attaque terroriste d’une ampleur comparable à celle du 7 octobre
Le contrôleur d’État israélien, Matanyahu Englman, a publié aujourd’hui un rapport d’audit accablant révélant des défaillances sécuritaires catastrophiques à la frontière de Jérusalem.
Ce rapport précise que des palestiniens peuvent entrer librement en Israël sans contrôle, que des observatrices de Tsahal sont exposées à un danger mortel près du territoire hostile et que des décisions gouvernementales prises il y a 20 ans restent lettre morte.
Matanyahu Englman a averti dans le rapport que ces défaillances créent les conditions propices à un attentat terroriste coordonné similaire à celui du 7 octobre 2023 dans la région de la capitale israélienne.
« Après le massacre de Sim’hat Torah, le gouvernement et les services de sécurité se sont sentis tenus de tirer les leçons de cette tragédie et de se préparer adéquatement à la défense dans tous les domaines. Les lacunes relevées dans le rapport sont préoccupantes et doivent fortement inquiéter les dirigeants politiques et sécuritaires », a affirmé Matanyahu Englman.
L’un des points fondamentaux examinés dans le rapport du contrôleur d’État sur cette question concerne le commandement et le contrôle des différents organismes présents dans le secteur et opérant aux points de passage. Selon l’audit, la police israélienne gère ces points de passage depuis 20 ans sans avoir élaboré de concept opérationnel pertinent définissant les règles, les principes et les méthodes de fonctionnement.
Il est également apparu qu’il existe un manque de clarté concernant la subordination de l’unité périphérique de la police des frontières de Jérusalem au district de police de Judée-Samarie, et que le fait que cette unité opère de facto sous l’autorité de quatre instances différentes (commandement central, district de police de Jérusalem, district de police de Judée-Samarie et commandement de la police des frontières) n’a pas été examiné depuis 22 ans, ce qui engendre confusion et difficultés opérationnelles dans le secteur. De manière générale, il est apparu que la multitude de forces présentes dans le secteur (notamment la police des frontières, Tsahal, la police et les agents de sécurité civils) entraîne des lacunes opérationnelles dans les activités des différents corps de police.
En outre, Un autre aspect relatif au commandement et au contrôle concerne le manque de gouvernance policière « dans une certaine zone » de la périphérie de Jérusalem.
Des lacunes supplémentaires ont également été constatées dans la formation des soldats de la police des frontières, qui n’est pas adaptée à leur activité aux points de passage, dans la rotation fréquente des commandants de points de passage, ce qui crée des difficultés dans la continuité du fonctionnement et des instructions, dans la pénurie d’armes au sein des forces de police du secteur, ainsi que dans le fait qu’il n’existe aucun organisme central en Israël chargé de gérer tous les points de passage terrestres qui ne sont pas internationaux.
Les conclusions de l’audit concernant l’inspection, la sécurité et l’adéquation des infrastructures ont aussi soulevé des points assez inhabituels. Il a notamment été constaté que la réduction des effectifs de la police militaire en juin 2023 a eu pour conséquence que le bataillon « Erez » du corps ne pouvait accomplir, en pratique, qu’environ 69 % de ses missions, ce qui a considérablement nui à son activité opérationnelle.
Le contrôleur d’État a constaté que les décisions gouvernementales prises au fil des ans concernant la barrière n’avaient pas été soumises à discussion au sein du Cabinet diplomatique et de sécurité, « bien que deux décennies se soient écoulées depuis leur approbation ». Entre autres, les gouvernements successifs n’ont pas discuté de la décision de civiliser plusieurs points de passage, n’ont pas mis en œuvre la décision de transférer les compétences de Tsahal à la police dans plusieurs zones et n’ont pas veillé à ce que le Shin Bet soit l’organisme chargé de la supervision professionnelle des contrôles des passagers et des bagages à tous les points de passage, à l’exception de ceux relevant de Tsahal.
« La responsabilité de corriger les lacunes détaillées dans ce rapport incombe principalement au premier ministre, au ministre de la Défense, au ministre de la Sécurité nationale, au chef d’état-major, au commissaire de police, au commandant du commandement central, au commandant du district de Jérusalem et au commandant de la police des frontières – chaque partie à son niveau », a conclu le contrôleur d’Etat dans le rapport.
L’État d’Israël est en état de guerre depuis l’attaque barbare et sanglante dite du « Déluge d’Al Aqsa » orchestré par Hamas qui a eu lieu le 7 octobre 2023. Le groupe terroriste palestinien qui s’est infiltré dans des localités du sud d’Israël, a assassiné 1400 civils israéliens et militaires, dont 375 jeunes israéliens tués sauvagement lors d’une rave party dans le sud du Néguev.
L’état hébreu recense aussi plus de 10 000 blessés. La dépouille d’un otage est encore détenue en otage par le Hamas dans la bande de Gaza.
Eliran COHEN pour Israel Actualités

