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Edito de Alain SAYADA « L’homme qui ne pliait pas »

 

Il s’appelait Meïr Dagan. Il avait 71 ans et bataillait, depuis plusieurs années contre un cancer

du foie. Le valeureux général de Tsahal, l’homme qui jamais ne s’inclinait dans la bataille.

Celui qui a lutté contre vents et marée pour que l’Iran et son programme nucléaire restent

un mauvais rêve a fini par s’incliner. Valeureux, il ne s’est pas rendu sans se battre, mais la

maladie a fini par l’emporter. Et même cette presse nationale, d’ordinaire si critique à

l’égard d’Israël, s’est fait l’écho, lorsque la nouvelle de son décès est parvenue jusqu’aux

rives hexagonales, du glorieux parcours de ce maître en espionnage à côté duquel James

Bond passerait pour un perdreau de l’année.

Proche d’Ariel Sharon, Meïr Dagan a dirigé le Mossad de 2002-à 2010… Déjà, à l’époque, le

Premier ministre lui avait confié la mission de saboter le programme nucléaire iranien. Il

mena donc, contre la République islamique une guerre secrète sans merci pour l’empêcher

de se doter de la bombe atomique. Elimination de savants, infiltrations de virus

informatiques, tirs ciblés sur des sites stratégiques… Si l’on en croit les bruits qui circulent,

Meïr Dagan s’est donné beaucoup de mal pour pourrir la vie aux savants fous iraniens. On

imagine donc bien le mélange de rage, de consternation et d’inquiétude qui devait l’habiter

lorsqu’il voyait Barack Obama tendre sur un plateau aux Régime des Mollahs ce qu’il avait

passé une bonne partie de sa vie à tenter d’éviter… Ce ne fut pas, loin de là, le seul fait

d’armes de Meïr Dagan. Nombre d’opérations marquantes sont à mettre à son actif, comme

l’élimination à Damas en 2008 de Imad Mougnieh, commandant du Hezbollah responsable

de bon nombre d’attentats, un raid aérien au Soudan contre un convoi d’armes destiné au

Hamas, ainsi que le bombardement d’un site nucléaire construit par la Corée du Nord en

Syrie en 2007.

Et encore cette couronne n’est-elle tressée que des lauriers qu’on aura bien voulu porter à la

connaissance du grand public. Meïr Dagan zal était un lion valeureux, un de ceux qui ne

laisse jamais la peur lui dicter une seule minute de sa vie. De ceux aussi qui font l’unanimité.

A droite comme à gauche, la classe politique israélienne respectait Meïr Dagan. Et l’écoutait.

C’est à lui que l’on doit d’avoir évité la guerre avec l’Iran en 2010, alors que Netanyahu et

Ehud Barak, alors Ministre de la Défense, avaient invité l’armée à préparer l’offensive.

Même ses ennemis ne se seraient pas avisés de le sous-estimer. Il était pour le Hamas,

considéré comme une cible prioritaire. Pour défendre l’Etat d’Israël, il en a mené des

batailles. Dans les années 70, à la tête d’une unité secrète pour éliminer les Palestiniens

accusés d’attentats dans la bande de Gaza, contre l’Egypte, dans le Sinaï…

Quel que soit le bureau qu’il occupait, Meïr Dagan avait une manie : y accrocher la photo

d’un homme à genou. Usé, le cliché en noir et blanc représentait son grand-père, quelques

minutes avant son exécution par les nazis. Lui, le petit fils de juifs ayant fui la Sibérie pour

éviter les pogroms et rencontré la mort dans les camps hitlériens faisait partie de cette

seconde génération de pionniers à qui rien ne faisait peur, parce que le pire ils l’avaient déjà

connu. Pour Reuven Rivlin, Président de l’Etat d’Israël, Meïr Dagan était un « Géant parmi les

Géants ». Pour nous, juifs éparpillés dans le monde entier, Meïr était un héros, un de ces

surhommes légendaires auxquels l’Etat hébreu doit d’être ce qu’il est. Il s’est battu pour

chacun d’entre nous et chacun d’entre nous lui rend hommage aujourd’hui. Et peut être sûr

qu’il y a, à la droite de l’Eternel, un vieil homme lâchement exécuté par les nazis qui, durant

près de 7 décennies a vu sa descendance devenir le bouclier d’Israël. Meïr Dagan, l’homme

qui ne pliait pas…

Am Israel Hai

Alain Sayada
Alain Sayada

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3 Comments

  1. Pasteur François Celier

    Cher Alain,
    Ton hommage à Meir Dagan, un guerrier contemporain devant l’Eternel, au courage indomptable (dont je ne doute pas un instant que Ha’chem vient de l’accueille comme un fils dans ses bras), m’a sincèrement ému.
    Les guerriers de cette trempe sont rares et précieux dans nos jours de grandes tourmentes qui vont s’abattre sur l’Europe.
    Des hommes comme lui nous font cruellement défaut.
    Je vais transmettre à mes trois fils ton récit, en priant Dieu qu’il le touche leur coeur.
    Un jour, en Samarie, j’exhortais 450 (sic « colons »), en leur disant que m’a plus grande fierté paternelle, serait qu’ils soient tous trois engagés dans une unité d’Elité de Tsahal, bien qu’ils non-juif.
    L’honneur et le courage sont des vertus qui me sont très chères.
    Mes profonds respect à la famille de Meir.
    François

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