JERUSALEM, 15 déc 2013 (AFP) – Un soldat israélien a été tué dimanche soir
par des tirs venant du Liban le long de la frontière israélo-libanaise, a
annoncé un communiqué militaire.
« L’armée confirme officiellement qu’un soldat des Force de défense
israéliennes a essuyé des tirs alors qu’il conduisait près de Rosh Hanikra »,
tout près de la frontière avec le Liban, a indiqué le communiqué.
« Le soldat a été soigné sur place puis évacué vers un hôpital. Il est mort
ensuite de ses blessures », a ajouté l’armée.
Selon les premières investigations, l’auteur des tirs serait un membre des
Forces armées libanaises.
L’armée avait auparavant annoncé qu' »un véhicule civil a été la cible de
tirs vers 20H30 (18H30 GMT) près de Rosh Hanikra ». Une enquête est en cours.
Selon le site d’information Ynet, citant l’armée, le soldat libanais a tiré
six ou sept balles et ouvert le feu très probablement « de sa propre
initiative ».
Un porte-parole militaire a déclaré qu’Israël avait protesté contre cette
« violation scandaleuse de sa souveraineté » auprès de la Finul (Force
intérimaire des Nations Unies déployée dans le sud du Liban).
« L’armée israélienne a élevé son niveau de préparation le long de la
frontière libanaise », a ajouté le porte-parole, le lieutenant-colonel Peter
Lerner.
« Nous ne tolérerons aucune agression contre l’Etat d’Israël et nous
maintiendrons le droit d’entreprendre des actions de défense légitime contre
ceux qui attaquent Israël et ses civils », a-t-il ajouté.
L’incident n’a pas été confirmé de source militaire libanaise.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la Finul, Andrea Tinenti, a déclaré
que la force onusienne « a été informée d’un incident sérieux le long de la
+Ligne bleue+ et s’efforce de déterminer ce qui est arrivé ».
« Le commandant de la Finul est en contact avec les autres parties et
appelle à la retenue », a dit le porte-parole.
M. Tinenti a précisé que l’incident avait eu lieu du côté israélien de la
« Ligne bleue » et que « toutes les parties coopéraient avec la Finul ».
La « Ligne bleue » est celle tracée en 2000 par l’ONU lors du retrait des
troupes israéliennes du sud du Liban, après une occupation de 22 ans.
Les deux pays ne partagent pas officiellement de frontière, car ils sont
encore techniquement en guerre.
Jeudi dernier, l’armée israélienne avait fait état de coups de feu tirés
par des « chasseurs » à la frontière libanaise.
Des soldats israéliens avaient riposté mais l’incident n’avait pas fait de
blessé.
Le 7 août dernier, l’armée libanaise avait annoncé que des soldats
israéliens avaient été blessés par des explosions lors d’une incursion de 400
mètres à l’intérieur du territoire libanais. L’armée israélienne avait elle
parlé de quatre soldats blessés, sans préciser de quel côté de la ligne ils se
trouvaient.
Ces explosions avaient été ensuite revendiquées par le chef du mouvement
chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, considéré comme l’ennemi juré
d’Israël.
C’était la première fois depuis la guerre de 2006 entre Israël et le
Hezbollah que le puissant parti armé libanais, parrainé par l’Iran et le
régime syrien, s’attribuait la responsabilité d’une opération contre l’armée
israélienne.
Le Hezbollah a récemment accusé directement Israël d’avoir assassiné l’un
de ses chefs près de Beyrouth.
Israël avait mené une guerre destructrice contre le mouvement chiite, qui
contrôle le sud du Liban, durant l’été 2006. Un calme quasi total a depuis
régné à la frontière.
agr/emb