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Tribune : Appel à la démission de Lila Djellali adjointe écologiste à la mairie du 20ᵉ arrondissement de Paris: l’antisémitisme n’a pas sa place dans la République

Lila Djellali

Quand l’antisémitisme s’invite dans la bouche des progressistes   

Les propos intolérable antisémite de Lila Djellali, adjointe écologiste à la mairie du 20ᵉ arrondissement de Paris, tenus lors d’un conseil d’arrondissement le 26 mai 2025, ne relèvent ni de la maladresse ni du malentendu. En reprenant une citation déformée du général de Gaulle, elle a réactivé des stéréotypes antisémites profondément enracinés. Une faute politique grave, d’autant plus inacceptable qu’elle émane d’une élue se réclamant de la gauche antiraciste.

Alain SAYADA

Par : Alain SAYADA

Il y a des mots qui brûlent. Des mots qui ne passent pas. Des mots qui, même maladroits, ne relèvent pas de l’approximation mais du poison. Ce lundi 26 mai 2025, dans une salle du 20ᵉ arrondissement de Paris, une élue écologiste, Lila Djellali, a franchi une ligne rouge qu’on croyait infranchissable dans un camp qui se veut antiraciste et progressiste.

« Le jour où on rassemblera au même endroit les Juifs, nous avons peur qu’ils puissent devenir des dominateurs, qu’ils puissent faire l’impensable. »

general de Gaulle

Ces mots, censés être une citation du général de Gaulle (mal citée, déformée, instrumentalisée), ne relèvent pas de l’analyse politique. Ils relèvent de l’essentialisation, du fantasme, du stéréotype antisémite le plus éculé : celui du Juif dominateur, dangereux, menaçant dès qu’il se rassemble ou s’organise.

Faut-il vraiment rappeler l’histoire ? Faut-il encore dire que ces représentations ont nourri les persécutions, les pogroms, la Shoah ? Faut-il rappeler que la parole politique a toujours été une arme à double tranchant — et qu’entre les murs d’un conseil municipal, elle devient un symbole, un signal envoyé à des milliers de citoyens ?

Que Lila Djellali ait ensuite présenté ses excuses ne suffit pas à effacer ce qui a été dit. Elle s’excuse de « l’avoir reprise », comme si la faute résidait uniquement dans la source. Mais ce n’est pas une erreur de citation. C’est une faute politique grave. Parce que ce n’est pas seulement l’ignorance qui parle — c’est l’imprégnation profonde de vieux réflexes antisémites, ceux-là mêmes qu’on croit parfois absents des mouvements dits « progressistes ».

L’affaire Djellali est d’autant plus inquiétante qu’elle ne vient pas de l’extrême droite, qu’elle ne s’habille pas de croix gammées ou de cris de haine. Elle vient de la gauche. D’une élue écologiste, membre d’un parti qui fait de la lutte contre les discriminations une bannière. Et c’est précisément ce qui la rend insupportable.

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Car oui, la gauche a un problème avec l’antisémitisme. Pas dans sa majorité, pas dans ses fondements, mais dans ses angles morts. Trop souvent, la critique légitime de l’État d’Israël devient une porte d’entrée pour des représentations nauséabondes. Trop souvent, des militantes et militants, pourtant sincèrement engagés contre les oppressions, laissent passer — par ignorance ou par aveuglement idéologique — des propos inacceptables sur les Juifs.

Ce n’est pas « juste une citation ». C’est une violence symbolique. C’est une trahison des valeurs que cette gauche prétend défendre. Et c’est, au fond, une démonstration terrible : on peut se battre contre le racisme tout en perpétuant, sans s’en rendre compte, l’un de ses visages les plus anciens.

Il est temps que cela cesse. Il est temps que les partis, les élus, les mouvements prennent leurs responsabilités. Pas seulement en condamnant après coup. Mais en formant, en éduquant, en refusant les compromissions. Être de gauche ne confère aucune immunité morale. Et c’est peut-être la leçon la plus brutale de cette affaire.

En sachant que l’Elue par ses propos a mis une cible dans le dos de chaque juif vivant  à Paris  dans cet arrondissment dans laquelle une forte communauté juive y vie …

Appel à la démission de Lila Djellali : l’antisémitisme n’a pas sa place dans la République

C’est pour cela, Nous, signataires de cette tribune, appelons à la démission immédiate de Lila Djellali, adjointe écologiste à la mairie du 20ᵉ arrondissement de Paris.

Ses propos, tenus publiquement lors d’un conseil d’arrondissement le 26 mai 2025, reprenant et déformant une citation du général de Gaulle pour y insérer un cliché antisémite, ne sont pas un simple dérapage. Ils constituent une mise en cause dangereuse et inacceptable de la communauté juive, dans un climat où les actes antisémites sont en hausse et où chaque mot compte.

Lorsqu’une élue de la République désigne, même indirectement, les Juifs comme une menace collective, elle ravive les heures les plus sombres de notre histoire. Elle place une cible dans le dos de nos concitoyens juifs. Et elle le fait, consciemment ou non, pour des raisons politiques, dans un contexte de clientélisme électoral qui n’a que trop duré.

De tels propos, dans la bouche d’une élue censée incarner les valeurs d’égalité, de justice et d’antiracisme, sont une trahison. La République ne peut pas tolérer que ses représentants diffusent, même sous couvert de citation ou de débat géopolitique, des stéréotypes qui nourrissent la haine.

Par respect pour ses fonctions, par cohérence avec les valeurs que son parti prétend incarner, et par responsabilité morale, nous exigeons que Lila Djellali démissionne de l’ensemble de ses mandats.

La lutte contre l’antisémitisme ne souffre aucune complaisance. Elle exige des actes. Et cela commence par écarter de la vie publique celles et ceux qui, par leurs mots, alimentent le feu qu’ils prétendent combattre.

Quant à ses soi-disant excuses, elles arrivent trop tard. Le mal est fait. Le venin a déjà été craché, et chacun sait que certaines paroles, une fois prononcées, ne peuvent être effacées par une simple déclaration de contrition.

Dire « je m’excuse » après avoir diffusé un stéréotype antisémite n’efface ni la violence symbolique infligée, ni les conséquences bien réelles sur la perception collective. Ces mots ont été prononcés dans l’espace public, par une élue de la République. Ils ont été entendus, relayés, et validés, ne serait-ce qu’un instant. Et cet instant suffit à raviver les peurs, à renforcer les haines.

Non, les excuses ne suffisent pas. Car elles viennent sans prise de responsabilité réelle, sans compréhension profonde du tort causé. Elles sonnent comme un réflexe de communication, une tentative de désamorcer la polémique. Mais on ne désamorce pas l’antisémitisme avec des formules toutes faites. On le combat avec des actes. Le premier d’entre eux serait une démission.

 

Alain SAYADA

Israel Actualités

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